Starsand Island : Animal Crossing va devoir faire un peu de place
On ne s’y attendait pas, mais voilà un rival sérieux pour Animal Crossing. Starsand Island affine la formule cosy à l’extrême, et tout indique qu’il faudra lui faire de la place.
Il y a des projets qui suscitent un simple sourire, et d’autres qui font lever un sourcil, puis deux. Starsand Island fait partie de la seconde catégorie. Je l’ai déjà décrit comme ayant le potentiel pour devenir le prochain géant du genre cosy, et après un accès complet à une version alpha, je maintiens que cette simulation de vie a tout ce qu’il faut pour mettre la pression à Animal Crossing: New Horizons et Stardew Valley, sans singer personne. Oui, c’est audacieux. Oui, c’est assumé.
Précisons le contexte. Développé par Seed Lab, Starsand Island est prévu pour le 1er février 2026 sur PlayStation 5, Xbox Series X/S, PC et Nintendo Switch. Le pitch est familier, et c’est voulu, on quitte l’agitation urbaine pour retourner sur l’île de son enfance, y fonder un nouveau foyer, et s’adonner à l’artisanat, à l’agriculture, à la pêche, à l’exploration et à la romance. Une base éprouvée, mais ici exécutée avec une finesse rarement atteinte.
Ce qui change tout, dès les premières minutes

J’ai découvert le jeu pour la première fois à la Gamescom, puis j’ai eu la chance d’y rejouer plus longuement via une alpha. Entre l’introduction et un aperçu du mode construction, tout respire la maîtrise. D’un côté, une esthétique douce, quasi Ghibli, qui donne envie de flâner; de l’autre, une expérience fluide qui se résume à fabriquer, placer et modifier ses objets de facon intuitive, et l’interface via un téléphone in-game rend la navigation sur l’île limpide. Le tout sans ce “grind” pesant qui plombe parfois le genre.
Et surtout, bonne nouvelle qui change la dynamique, pas de durabilité des objets. À la place, on fabrique progressivement des outils plus performants. Résultat, on évite les petites frustrations et on se concentre sur l’enthousiasme de la progression. Autre choix malin, le temps ne met pas de bâtons dans les roues. On n’attend pas des jours pour débloquer des pans entiers de gameplay. Le terrain de jeu est à vous, tout de suite.
Une formule classique, une exécution hors norme
Plutôt que de vous coincer dans une spécialité, Starsand Island vous invite à tout essayer et tout maîtriser, artisanat, agriculture, élevage, pêche, aventure. Chaque activité complète les autres, et votre réussite se traduit par des Points Starsand à réinvestir dans votre carrière sous forme de compétences et bonus. Un système qui encourage à papillonner sans culpabiliser.
Les PNJ ne sont pas simplement des silhouettes charmantes, ce sont aussi des mentors. Se lier d’amitié, voire flirter, peut aller de pair avec votre progression, apprendre un métier, débloquer un outil, accélérer une production… Cette synergie sociale–gameplay donne une vraie cohérence à la vie sur l’île.
Dès la première séquence d’artisanat, vous fabriquez un skateboard. Oui, un skate, et oui, c’est aussi cool que ça en a l’air. Vous l’équipez aussitôt, et vous voilà à glisser à toute allure vers le sommet de l’île pour admirer votre nouveau chez-vous. Cette idée simple donne le ton: l’exploration est un plaisir en soi et non un allongement artificiel de durée de vie.
Un monde qui vit, qui bouge, qui surprend
Au lieu d’une petite bourgade figée avec trois commerces en vitrine, l’île donne l’impression d’un lieu habité. On croise des touristes qui demandent une photo, on tombe sur un distributeur qui vend un ticket pour une source chaude (reste à dénicher l’endroit !), et on profite d’un système de location de vélos et de scooters avec tarif horaire et caution. On se sent vite résident, pas simple vacancier.
L’île propose plusieurs modes de transport : skate, vélo, scooter… De quoi rendre chaque trajet agréable. On enchaîne les objectifs sans la sensation de faire l’aller-retour bête et méchant entre PNJ. Et si vous aimez les panoramas, attendez de prendre de la hauteur, car le level design vous donne constamment envie de dévier du plan et d’arpenter au hasard.

Chats, chiens, capybaras et autres adorables créatures se baladent un peu partout. On peut se lier d’amitié puis adopter certaines bêtes à condition de faire monter un niveau de cœur. On progresse par de petites attentions, caresser, nourrir, revenir les voir. Le fait de ne jamais savoir où vous recroiserez ce chat qui vous a fait craquer donne de véritables moments de grâce quand on retombe dessus.
L’aventure qui change la donne
Ne vous laissez pas tromper par la douceur apparente. En effet, Starsand Island soigne aussi sa dimension aventure. Là se cache l’un de ses plus grands atouts.
L’une des premières épopées vous envoie dans la Forêt au Clair de Lune, zone aux minerais rares et aux créatures corrompues. On y trouve des campements dispersés, avec des portails qui servent de points de retour. Une façon intelligente d’éviter de refaire tout le trajet.
Côté combat, pas question de transformer le jeu en hack’n slash. On parle d’un système léger, cohérent avec l’identité cosy. Comme exemple parlant, je n’avais qu’une fronde, avec munitions craftées ou pierres ramassées. J’ai affronté un lapin corrompu, l’ai “purifié”… et il a fini par s’installer tranquillement dans le jardin. Le ton est donné avec un conflit sans cruauté, et progression sans agression. La Forêt au Clair de Lune laisse aussi entrevoir une trame plus profonde, avec combats de boss suggérés par la carte et les dialogues. Un piment narratif bienvenu.
Construction et expression totale
La construction n’est pas un simple sous-système, c’est un pilier. Fans de personnalisation (et d’architecture improvisée), vous allez y passer du temps.
Trois zones personnalisables sont annoncées, notamment, votre maison, une péniche, et même une île entière au large, dédiée au terraforming. Les deux dernières demandent des prérequis in-game, mais le potentiel est là, à savoir, jouer au décorateur de rêve, donner un style unique à un large espace, modeler la topographie, construire des pontons ou des terrasses à flanc de falaise… sur le papier, c’est un champ créatif immense.
Sur la propriété de départ, l’éditeur est clair et souple. On touche aux murs, toits, balustrades, fenêtres, portes, et on s’amuse avec une collection foisonnante de lierre et d’éléments décoratifs pour un rendu rustique ou verdoyant. L’approche rappelle la liberté créative des Sims, tout en conservant la douceur visuelle de Starsand Island.
Relations et “écosystème social” intelligent
La romance est annoncée, certes, mais c’est surtout le système d’affection des PNJ qui retient l’attention. Plutôt que de se résumer à “être gentil et offrir des cadeaux”, il observe vos actes.
Les PNJ prêtent attention à ce que vous dites, à qui vous aidez, aux cadeaux que vous faites, aux fêtes où vous vous montrez, et adaptent leur comportement. Cela peut aller d’une expression faciale subtile à un geste romantique mémorable. Autrement dit, l’île se souvient. Et cette mémoire influence autant les relations platoniques que les histoires à deux.
Cette logique sociale rend l’ensemble plus crédible, plus organique. Couplée à la dimension mentor–apprenti, elle renforce l’impression d’un écosystème vivant où la réputation et la cohérence de vos choix ont un impact tangible.
Agriculture, pêche, élevage : le plaisir sans la corvée
Côté boucles cosy, Seed Lab a soigné les fondamentaux.

On ne se contente pas de tomates sages et d’herbes aromatiques, on parle aussi de pastèques colossales, prêtes pour un conte de fées. La pêche trouve un débouché logique avec la vente à l’aquarium de l’île. L’élevage commence humblement avec des lapins, puis s’ouvre aux poules, cochons et moutons. Des circuits économiques simples, mais agréables et lisibles, qui récompensent au lieu d’user.
Surtout, l’absence de contrainte sévère sur le temps fait du bien. Pas besoin d’attendre X jours pour “débloquer le fun”. Vous disposez de l’île et de ses activités sans barrière artificielle. On décide de son tempo, sans que le jeu ne freine l’élan.
Visuellement, Starsand Island lorgne du côté du Studio Ghibli avec une palettes pastel, des lumières tendres et des formes arrondies. Mais ça ne s’arrête pas au vernis: ce rendu renforce l’idée d’une insouciance maîtrisée, un cocon qui encourage l’expérimentation. L’ambiance est à la fois apaisante et curieuse, ce qui colle parfaitement à l’esprit “je fais un détour pour voir ce qu’il y a derrière cette colline”.
ACNH et Stardew: la comparaison qui pique
Pas question de camouflage, Starsand Island ne copie pas Animal Crossing ou Stardew Valley. Il s’en revendique comme une évolution naturelle, posée et réfléchie. Le confort est au cœur, mais on y ajoute une verticalité de design : mobilité, portails de camps, absence de durabilité, économie interconnectée, profession mentorée, et une aventure légère qui introduit de la tension sans casser la chaleur de l’ensemble.
- Là où ACNH mise sur le quotidien ritualisé, Starsand maximise la liberté immédiate.
- Là où Stardew structure l’agenda, Starsand préfère le rythme choisi, sans contrainte hard.
- Là où beaucoup de cosy-lifers collent des systèmes à côté les uns des autres, Starsand les enchevêtre pour que chaque action serve plusieurs intentions.
Le résultat, c’est un feel moderne qui risque de devenir la nouvelle référence du genre. On y pressent ce que seront les cosy-lifers des prochaines années, moins de friction, plus de liens entre systèmes, davantage de micro-récits émergents. Et ça, c’est enthousiasmant. ✨
Date de sortie, plateformes et ce qu’il faut surveiller
Notez la date: 1er février 2026, sur PS5, Xbox Series X/S, PC et Nintendo Switch. Si l’idée d’un cosy-lifer à la fois réconfortant et ambitieux vous parle, gardez-le dans votre radar. Et pour mesurer la barre que Starsand Island veut franchir, jetez un œil à la page d’Animal Crossing : New Horizons sur le site de Nintendo, histoire de situer les repères du genre.
Ensuite, deux points seront déterminants jusqu’au lancement :
- La profondeur de la Forêt au Clair de Lune et des autres zones d’aventure, pour confirmer la promesse narrative et la variété des combats.
- L’équilibrage de la progression (prix, ressources, remontée d’info via le téléphone in-game), essentiel pour garder cette sensation de fluidité sans retomber dans la corvée.
À ce stade, la version alpha ne donne pas l’impression d’un chantier. Au contraire, tout paraît déjà solide que ce soit en matière d’ergonomie, de rythme ou d’intentions. Difficile de ne pas y voir l’un des futurs titres cosy les plus suivis de la prochaine vague.
Alors, Animal Crossing doit-il vraiment faire de la place ?
Si Animal Crossing reste un monument, Starsand Island réussit à moderniser la formule cosy sans la dénaturer. Plus de mobilité, plus d’interconnexions entre systèmes, plus d’émergence sociale… et surtout, cette volonté de ne pas perdre votre temps. Le tout avec un charme visuel bijou, un sens du détail réjouissant, et une aventure en embuscade.
C’est précisément ce mélange qui m’a accroché comme peu de jeux du genre ces dernières années. J’y vois le successeur spirituel capable de tenir tête, voire de surpasser ses aînés sur la durée. Et si l’élan actuel se prolonge jusqu’à la version finale, difficile d’imaginer ne pas y passer bien plus de 100 heures.
En attendant 2026, Starsand Island a ouvert un boulevard. Et Animal Crossing ferait bien de pousser un peu les meubles. Juste au cas où.







Ça me fait un peu penser au style de Fantasy Life premier du nom! Mais peut être en un peu plus poussé côté craft et moins côté aventure, je ne sais pas… Ça donne envie en tout ca, en lisant ce post qui me semble le plus sincère du monde! Hâte de voir le jeu complet.