Test Ghost of Yotei : Place à vengeance
Trois siècles après Ghost of Tsushima, Sucker Punch livre un jeu d’une intensité rare avec Ghost of Yōtei, où la vengeance d’Atsu devient moteur d’une fresque épique.
Plus de 300 ans après les événements de Ghost of Tsushima, Sucker Punch revient avec une nouvelle fresque samouraï, Ghost of Yōtei. Exit Jin Sakai et son dilemme moral, place à Atsu, une rônin déterminée dont la seule obsession est la vengeance. Son objectif ? Retrouver et abattre les Six Yōtei, responsables du massacre de sa famille.
Dès les premières heures, le ton est donné : là où Jin incarnait le conflit intérieur du samouraï partagé entre honneur et pragmatisme, Atsu incarne la rage pure et la brutalité de la revanche. Cela rend l’expérience plus sombre, mais aussi terriblement captivante.
Une héroïne sans code… mais pas sans talent 🎭
Contrairement à Jin, Atsu n’est pas contrainte par le bushido. Elle agit comme une chasseuse de primes efficace, offrant un gameplay varié, interagir avec des PNJ pour gagner de l’argent, améliorer son armure et débloquer des ressources devient une partie intégrante de l’aventure.
Ironie du sort, elle a aussi sa propre tête mise à prix. Au fur et à mesure de la progression, plus sa réputation grandit, plus les traques se multiplient. Ce système crée une tension constante, chaque rencontre peut basculer en guet-apens. Parfois, interroger un PNJ permet d’obtenir des indices précieux sur les Six Yōtei, renforçant l’immersion dans ce jeu du chat et de la souris.
Sucker Punch a retenu la leçon de son précédent jeu, la carte de Yōtei est entièrement explorable sans contraintes artificielles. Avec sa longue-vue, Atsu peut repérer des zones d’intérêt qui s’affichent ensuite sur la carte. Certaines missions se débloquent en forgeant des liens avec des personnages secondaires, rendant la progression plus organique.
La structure reste toutefois guidée, certaines zones se cachent aisément et passent inaperçues si l’on n’est pas attentif. Une subtilité bienvenue pour les explorateurs méticuleux, même si l’ouverture totale promise n’est pas absolue.
Un gameplay peaufiné mais familier 🎮
Les classiques de Ghost of Tsushima, frappes de bambou, sanctuaires, tanières de renards font leur retour. Mais Ghost of Yōtei ajoute aussi des nouveautés rafraîchissantes.
Petit exemple, les tanières de loups. En les découvrant, Atsu peut sauver et gagner la loyauté d’un compagnon loup. Celui-ci n’est pas qu’un simple animal cosmétique, il aide au combat, traque les ennemis et peut même réanimer Atsu en cas d’agonie. Ces interactions transforment l’aventure et renforcent la dimension émotionnelle.
Sur le plan mécanique, pas de révolution totale, et c’est une excellente nouvelle. Le système de combat de Ghost of Tsushima était déjà d’une grande finesse, et Sucker Punch l’a simplement raffiné.
- Esquiver et parer sont désormais vitaux : Atsu encaisse moins que Jin, forçant à rester vigilant.
- Quatre armes principales rythment le gameplay : le katana, l’arc, le yari (lance polyvalente) et le spectaculaire kusarigama.
- Le kusarigama, notamment, brille par sa polyvalence : attaquer à distance, désarmer les porteurs de bouclier et contrôler les foules devient un régal.
Chaque arme possède des variantes adaptées à des duels spécifiques, et choisir la bonne au bon moment devient crucial. Ce système tactique maintient une tension permanente, surtout lorsqu’on se retrouve encerclé.
Pour la première fois, Sucker Punch introduit les fusils et pistolets à mèche, déjà présents à l’époque Edo. Leur apparition dans Ghost of Yōtei surprend mais reste crédible historiquement. Ces armes bouleversent certaines stratégies, elles offrent un avantage destructeur mais se rechargent lentement, rappelant l’impact de ces “armes extraterrestres” sur le Japon du XVIIe siècle.
L’immersion grâce à la DualSense 🎮✨
Ghost of Yōtei exploite mieux que jamais les fonctionnalités de la DualSense. Quelques exemples marquants :
- Forger un katana chez soi reproduit le martèlement du métal grâce aux vibrations.
- Cuisiner autour d’un feu de camp utilise les gâchettes adaptatives pour souffler et retourner les aliments.
- Le haut-parleur intégré restitue le claquement du katana avec une intensité bluffante.
Sucker Punch réussit là où beaucoup de studios négligent encore la manette PS5, chaque mécanique de jeu devient plus immersive et physique.
Chez elle, Atsu peut revivre des souvenirs d’enfance via le pavé tactile. Ces transitions révèlent l’histoire intime de sa famille, un père forgeron, une mère protectrice et un frère jumeau. Ces séquences donnent une profondeur inattendue à un récit dominé par la vengeance et offrent un contrepoint émotionnel bienvenu.
Développé exclusivement pour la PlayStation 5, Ghost of Yōtei atteint des sommets visuels. Les paysages alternent entre champs fleuris vibrants, montagnes brumeuses et blizzards implacables. Chaque lever ou coucher de soleil incite à sortir la touche capture, tant l’esthétique est époustouflante.
Le mode Kurosawa fait aussi son retour, offrant une expérience en noir et blanc granuleuse digne des films de samouraïs classiques. Pour les puristes jouant en japonais, l’immersion est totale.
Une bande-son magistrale 🎶
La musique signée Toma Otowa sublime chaque instant. Qu’il s’agisse d’un duel intense, d’une exploration solitaire ou d’un moment intime au shamisen, la bande-son sait appuyer l’émotion juste. C’est une véritable fresque sonore qui rivalise avec les plus grandes compositions de Square Enix ou FromSoftware.
La performance d’Erika Ishii dans le rôle d’Atsu mérite une mention spéciale. Plus froide et sarcastique que Jin, son interprétation traduit une héroïne dure mais profondément humaine. Derrière la carapace de la vengeance se cache une femme vulnérable, et ce contraste nourrit la narration.
Points forts et limites ⚖️
Ghost of Yōtei frôle l’excellence, mais tout n’est pas parfait :
- Avantages : combats nerveux, graphismes somptueux, bande-son envoûtante, immersion renforcée par la DualSense.
- Inconvénient principal : Atsu manque parfois de la profondeur émotionnelle de Jin, ce qui peut réduire l’attachement du joueur.
Verdict : une claque vidéoludique 🎮
Avec Ghost of Yōtei, Sucker Punch prouve qu’il est capable non seulement d’égaler mais parfois de dépasser Ghost of Tsushima. Le jeu combine un récit de vengeance viscéral, un gameplay peaufiné et une mise en scène grandiose.
Difficile de ne pas le comparer aux mastodontes récents comme Death Stranding 2: On The Beach, mais il s’impose clairement comme l’un des meilleurs jeux de 2025.
Pour plus d’informations officielles, rendez-vous sur le site PlayStation.
